Indices.

Le cri -1893
Edvard Munch. (1863-1944)

Ce tableau exprime la solitude de l'homme dans la nature, et est sans doute une des œuvres les plus reproduites dans l'histoire de l'art. Il en fit une cinquante de versions.

 

"Un soir, écrit Munch dans son Journal, je marchais suivant un chemin - d'un côté se trouvait la ville, et en dessous de moi le fjord. J'étais fatigué, malade - je me suis arrêté pour regarder, vers le fjord - le soleil se couchait - les nuages
étaient teints en rouge, comme du sang. J'ai senti passer un cri dans la nature; il m'a semblé que je pouvais entendre le cri. J'ai peint ce tableau - peint les nuages comme du véritable sang. Les couleurs hurlaient."


WIEDMANN

Eugène Wiedmann entre en France sous une fausse identité en 1937. Il commet six assassinats, dont celui de la danseuse américaine Jean de Koven qui fût sa première victime. Wiedmann fût arrêté dans sa maison La Voulzy, à la Celle Saint Cloud et guillotiné à Versailles le 17 Juin 1939, à quatre heures trente-deux, soit deux ans après son entrée en France.

Un article de journal signé Colette est titré "L'homme qui n'aimait pas les hommes et qui aimait les roses".
E. Castaing

« Weidmann vous apparut dans une édition de cinq heures, la tête emmaillotée de bandelettes blanches, religieuse et encore aviateur blessé, tombé dans les seigles, un jour de septembre pareil à celui où fut connu le nom de Notre-Dame-des-Fleurs. Son beau visage multiplié par les linotypes s'abattit sur Paris et sur la France, au plus profond des villages perdus, dans les châteaux et les chaumières, révélant aux bourgeois attristés que leur vie quotidienne est frôlée d'assassins enchanteurs, élevés sournoisement jusqu'à leur sommeil qu'ils vont traverser, par quelque escalier d'office qui, complice pour eux, n'a pas grincé. Sous son image, éclataient d'aurore ses crimes : meurtre 1, meurtre 2, meurtre 3 et jusqu'à six, disaient sa gloire secrète et préparaient sa gloire future. » (Jean Genet).

Au pli de leur Prince-de-Galles...
Non d'un tweed clair à fine rayures croisées noires imaginé par Charles Redfern et utlisé par les tailleurs pour hommes. Mis à la mode en 1880 par le prince héritier britannique, futur Edouard VII, il est devenu par la suite le symbole d'une élégance un peu trop voyante.

Finir en beauté aux mains de Défourneaux...
Henri-Jules Défourneaux, le nom du bourreau de la République, et cela à partir de mars 1939, date à laquelle il succède à son beau-père Anatole Deibler.
Dernier d'une dynastie, il pratiquera sur Eugene Weidmann la dernière execution publique, à Versailles, le 17 Juin 1939.

Genet dans sa cellote...
On sait la fascination qu'exerça Weidmann sur Jean Genet, alors détenu à la prison de la Santé. Il découpe son visage enveloppé de linge ensanglanté, paru dans Détective, l'accroche au mur de sa "cellote" et s'en sert pour alimenter la fantasmatique de son Notre-Dame des Fleurs.

Une danseuse nue...
Allusion à la danseuse américaine Jean de Koven, l'une des victimes de "l'un des monstres les lus effroyables de l'histoire judiciaire, un être intelligent et même sensible" comme l'écrit alors Match, "et qui pourtant, a tué six fois, dans des conditions horribles, froidement, lâchement, comme il aurait fait un métier".

Entre la marroniers du boulevard Arago...
Là ou avaient leiu les exécutions capitales publiques, au coin de la rue de la Santé. On se souvient que LAdy Beltham y fait louer une fenêtre pour assister à l'execution de son Fantômas d'amant.

Trempe un mouchoir dans le sang...
Les excès fétichistes de quelques individus - également rapelés par Claude Chabrol dans ses "Bonnes Femmes" - seront à l'origine de la cessation des exécutions publiques après celle d'Eugene Weidmann.

François Kantorowicz/Programme du spectacle.


Lettre à Me Jardin Birnis,
avocate de Weidman

Je n'ai pas l'honneur de vous connaître et le sentiment qui me porte à vous écrire est de ceux dont on réserve l'expression à un petit nombre d'amis ... Je n'ai aucune prévention romantique en faveur des assassins. Mais il me semble que, passé un certain degré dans l'horreur, le crime se rapproche de l'extrême misère, aussi incompréhensible, aussi mystérieux qu'elle. L'un et l'autre mettent une créature humaine hors et comme au-delà de la vie.
J'ignore tout du misérable que vous assistez. Mais il est impossible de regarder sans une espèce de terreur religieuse les admirables photographies de Paris-Soir, particulièrement celle du mardi 14, qui est, entre deux braves têtes de gendarmes quelconques, l'image même de la solitude, d'un surnaturel abandon ... Qu'un enfant ait pu venir au monde avec ce signe invisible déjà écrit sur son front, cela doit fournir le prétexte à beaucoup d'ingénieuses hypothèses de la part des psychologues et des moralistes.- Je ne suis pas psychologue et encore moins moraliste, étant chrétien. Une telle pensée n'éveille en moi que le sentiment déchirant, déchirant jusqu'à l'angoisse, et au-delà de l'angoisse, déchirant d'une espérance à peine concevable : la solidarité de tous les hommes dans le Christ. C'est à vous, Madame, que je remets le soin d'exprimer ou de taire à Eugène Weidmann ma pensée et celles de mes amis moines.
Je voudrais qu'il fût capable de comprendre que des religieux dans leur solitude, font mieux que le plaindre, prennent fraternellement désormais une part de son épouvantable fardeau.

Georges BERNANOS


Comme les queues gluantes du roi des rats.
Un roi de rats est un regroupement de rats dont les queues sont entrelacées les unes aux autres, souvent prises dans une gangue composée de paille, d'excréments et de poils. C'est un phénomène rare, dont la réalité est contestée. Cette expression d'origine allemande (Rattenkönig) viendrait d'une légende
selon laquelle le roi des rats aurait utilisé cet assemblage comme plate-forme.Un spécimen datant de 1828 se compose de 32 rats, le plus petit roi ne comprend que deux rats. Hormis un cas signalé à Java, les rois de rats sont toujours formés par des rats noirs (Rattus rattus). Le phénomène a été présenté dans une monographie en 1864 par les zoologistes allemands Kurt Becker et Heinrich Kemper.



Pistes:

"A l'"intran" selon l'usage" : référence au journal "L'
Intransigeant".

Le plus beau vers : "mêlés à des lambeaux de bas indémaillables."

Pierre Philippe se serait inspiré de Jacques Prévert pour Qui crie? ("Les bruit de la nuit") et pour La machine a souffrir ("Elle disait"). Textes que Jean Guidoni interprétera en 2008 dans son album "Jean Guidoni chante Jacques Prévert"

MACHINE A SOUFFRIR
Une ombre traverse Crime Passionnel, celle de Peter Wolf.
Pierre Philippe lui dédie Coups de Coeur qu'il à écrit sans le connaître encore, lors de l'été 1981. Peter Wolf assiste à l'enregistrement et au lancement de l'album durant l'hiver 81-82. Pour tenter d'échapper à son milieu, à la drogue, il séjourne en Israël et c'est là que Pierre Philippe écrira pour lui Machine à Souffrir. De retour à Paris, il meurt d'une overdose au domicile de l'auteur en Juin 1982. "Machine à Souffrir" est alors incorporée à l'ensemble des chansons de Crime Passionnel dont la première représentation, aux Bouffes du Nord, est dédiée à Peter Wolf.
Pierre Philippe écrit en sa mémoire "Allée des Coquelicots", du nom de l'allée du cimetière du Cannet où il repose. Le texte, mis en musique par Astor Piazzolla, sera créé à L'Olympia par Jean Guidoni pour son récital de 1983.

En 1985, Pierre Philippe écrira son livre "La passion selon Peter".
 














Maja Desnuda par Goya