TEXTE

 

MORT A VENISE
Paroles Jean GUIDONI
Musique Pascal AURIAT

Le soleil sur la verrière
Fait des dessins sur ta peau
Derrière les ombres de travers
Bat le coeur d'un jour nouveau
Brisé comme feuille de thé
Tu ris du plateau renversé
Fou, ce cri qui me rend beau,
Gouttes de larmes à ma peau

Suis-je donc mort à Venise
Dans l'orage d'un bordel
Rimmel et masque de mise
Amoureusement cruel

Oh Ton ventre que je frôle
Nous aimer plus vrai que vrai
Je laisse aller mon épaule-
Un jour à rester couché
Silence du matin, cadeau
De l'eau fraîche dans un verre
Sur tu lèvres entre-ouvertes
Les miettes d'un croissant chaud

Suis-je dom mort à Venise
Dans l'orage orage d'un bordel
Rimmel et masque de mise
Amoureusement crue

Les tigres de porcelaine
Ne sont plus tels qu'ils étaient
Ils cachent leur restant de haine
Sous la peinture écaillée
Notre lit eu un champ libre
Une aquarelle chagrine
Jetées au coeur d'une orange
Toutes nos couleurs se mélangent

Suis-je dom mort à Venise
Dans l'orage d'un borde!
Rimmel et masque de mise
Amoureusement cruel

Une pomme rouge tâchée
Sous des fruits ensoleillés
A ton front le battement
D'un vol d'amour effréné
D'un vol d'amour suicidé
A l'heure du petit déjeuner...

Éditions ZONE MUSIC
© 1987. Avec l'aimable autorisation des éditions Sony Music (Zone Music)
Tous droits réservés.




CE SONT DES CHOSES QUI ARRIVENT
Paroles: Jean GUIDONI/Alain LACOMBE
Musique : Pascal AURIAT

Un port harassé de brume
Un colt acier dans la nuit
Une silhouette de plumes
Qui au fond des docks rugit
Pour dire que tout est fini
Dans ce corps à la dérive
Ce sont des choses qui arrivent

Mon amour ne me laisse...

Et cet homme qui fait pleurer
La pluie au creux de ses rides
Pour le tout dernier départ
Au quai froid de cette gare
Hanté par les mots sordides
Des clochards à la dérive
Ce sont des choses qui arrivent

Mon amour ne me laisse...

Un rideau de velours bleu
Pour une bouche rouge pitié
Manière de dire encore un peu
Laissez-moi l'amour charité
Celui des initiations
Des gamins à la dérive
Ce sont des choses qui arrivent

Mon amour ne me laisse pas...

Des voix qui vont et qui viennent
Des "garde-moi" des "je t'aime"
Des colères qui s'étreignent
Des mots d'amour qui surprennent
Contre les cloisons de haine
De cette chambre à la dérive
Ce sont des choses qui arrivent
Au matelas des dimanches
Chantent les soupirs usés
Se cachent les amours masqués
Dans cet hôtel de néon
Pour une tendre revanche
Des ébats à la dérive
Ce sont des choses qui arrivent

Mon amour ne me laisse...

Et ces gestes obsédants
Au bord d'un chagrin brûlant
Pour mettre à jour ce désir
Qui me brise sur le drap
Et je me laisse endormir
Sur ce lit à la dérive
Ce sont des choses qui arrivent

Mon amour ne me laisse pas...

Éditions P.P.R. / ZONE MUSIC
© 1987. Avec l'aimable autorisation des Editions Universal Music Publishing et des éditions Sony Music (Zone Music)
Tous droits réservés.

MARSEILLE
Paroles : Jean GUIDONI
Musique: Pascal AURIAT

J'reviens demain ou jamais plus
Mon bel amour de l'Alcazar
Ma mort inconnue
J'ai d'avance perdu la mémoire
A trop laisser traîner mon coeur
Sur tant de trottoirs

Marseille, ville sans frontières
Cité des anges et des démons
Rêves de terre
Accrochés aux mailles d'un filet
Arrimés à tous les limons
De la misère

Et ce jour-là, comme tous les jours
Les écailles sanglantes des poissons
Laqués d'écume
Me rappellent un présent trop flou
A faire mourir mes dix-sept ans
Noyés de brume

Quelques billets, pour un paquet
Danger, pour un garçon maqué
Drôle de conte
Baiser très doux sur front baissé
De Charybde en Scylla, tombé Le messager.

Et moi Marseille
Dans un bar du vieux port
Passe-passe confidentiel
Sans regret, sans remord
Tu vois, Marseille
Je jouais au voyou
Et la sueur au cou
Tu m'rendais coup pour coup

Le port, la rade et Notre-Daine
Gardienne de nos braves gens,
Et de leurs drames
Vague bonheur sous le soleil
Je veux une vie sans erreur
Pêcheur sans âme

Marseille, je t'aimais mieux hier
Car aujourd'hui, tu te protèges
De trop de soleil
Sous une lamentable bannièr
Griffée aux armes d'un destin
En peau de chagrin

Tête de mouton, thé à la menthe
Parfums amers, bouches aimantes
Et accueillantes
Comme j'aimais tes seins voilés
De pudeur, d'espoir, maquillée
Toi, si vivante

Et rue Thubaneau, un hammam
Vapeur au bleu des mosaïques
Corps archaiques
Derrière un rideau emperlé
C'est le souvenir d'un ailleurs
A jamais parfait

Et moi Marseille
Dans un bar du vieux port
Passe-passe confidentiel
Sans regret, sans remord
Tu vois, Marseille
Je jouais au voyou
Et la sueur au cou
Tu m'rendais coup pour coup

Je t'ai quitté un soir de neige
Dans l'wagon d'un train oublié
Oui, je m'en allais
Là où le vent cach'rait ma douleur
Marseille, je t'aimais mieux hier
Je t'aimais mieux hier ...
Je t aimais mieux hier ...
Je t'aimais... Je t'aimais...

Éditions P.P.R./ZONE MUSIC
© 1987. Avec l'aimable autorisation des Editions Universal Music Publishing et des éditions Sony Music (Zone Music)
Tous droits réservés.


JE POURRIS CAMARADE
Paroles : Jean GUIDONI
Musique: Pascal AURIAT/Didier BARBELIVIEN

Je pourris Camarade
De vivre sans comprendre
De n'être sûr de rien
Sur ces chemins de cendr
A tendre encore une main

A quinze ans Camarade
On parlait de l'amour
Le Dimanche muet
Au visage tendu
Nous attendions le jour

Je pourris Camarade
De n'avoir d'un enfant
Su garder que les pleurs
Et d'avoir oublié
Comment naissait la peur

Et plus tard Camarade
Dans la ville bombardée
Silencieux et rageurs
Les soldats de minuit
Courraient après la vie
Dans la ville bombardée

Je pourris Camarade
De n'avoir pu choisir
Sous quel drapeau marcher
Et d'avoir voulu croire
Que rien ne changerait
Et d'avoir voulu croire
Que rien ne changerait

Tu m'aimais Camarade
Mais j'ai su oublier
L'odeur de tes cheveux
Que gardes-tu de moi
Moi qui brûle sans feu

Je pourris Camarade
D'avoir fait du mépris
Un bijou à mon coeur
A des marchands d'oubli
Avoir vendu tes pleurs

Et ton nom Camarade
J'ai voulu l'humilier
Ton amour Camarade
J'ai voulu l'effacer
Homme fou à lier
J'ai voulu t'humilier
L'amitié Camarade

Je m'en veux Camarade
De n'avoir su quoi dire
Devant le jour qui vient
Au bordel du désir
N'avoir été qu'un chien
Je pourris Camarade
De ce doigt qui menace
C'est la mort qui s'ennuie
Ce n'est rien le temps qui passe
Que m'importe la nuit

Quand un jour Camarade
Dans Paris déchiré
Les veines caillées de sang
Les soldats de minuit
Courraient aptes la vie
Dans la ville bombardée

Je pourris Camarade
De ce coeur qui s'arrête
Quand derrière les volets
Au sommet de l'été
Se cache l'obscurité

Mais ce soir Camarade
Au-dessus de la terre
Je suis seul Camarade
Si seul parmi les pierres

Et pour moi Camarade
Ni de jour ni de nuit
A quoi bon répéter
Qu'il fait plus noir que noir
De l'ombre du passé
Garde les yeux fermés
Au bal des naufragés
Devant toi Camarade
Plus mort qu'un danseur mort
Je pourris Camarade
Camarade

Éditions P.P.R./ZONE MUSIC
© 1989. Avec l'aimable autorisation des Editions Universal Music Publishing et des éditions Sony Music (Zone Music)
Tous droits réservés.